BODY POSITITVITY VS APOLOGIE DE L'OBÉSITÉ : NE FAITES PLUS L'AMALGAME
Aujourd’hui on va parler franchement, on va parler concret . On va parler du vrai visage du mouvement bodypositif de manière tout à fait objective. Si tu te demandes encore ce que c’est, que tu es perdue entre y adhérer, t’y opposer , tu dois lire cet article...
“ Ce sont encore une fois les gros (sses) qui posent problème”
On le sait, les réseaux sociaux ont non seulement accentué nos complexes,mais nous font vivre dans un univers complètement matrixé qui nous pousse à essayer de ressembler à ce que nous ne sommes pas, car nous sommes à la recherche de la perfection.
Pour contre attaquer tout ça, c’est là qu’intervient le mouvement bodypositive. Ce mouvement a connu un succès fou sur les réseaux. Entre autre, c’est un mouvement qui célèbre toutes les morphologies, tous les corps, les genres, les ethnicités et encourage la valorisation de la diversité .
Parmi tous ces publics valorisés par ce mouvement , ce sont encore une fois les gros(sses) qui posent problème. La fachosphère d’internet a tiré la sonette d’alarme en pointant du doigt le mouvement comme une incitation à devenir et/ou rester obèse et donc à être en mauvaise santé. Nous devons en parler.
Si on doit rentrer dans le côté historique et plus concret, ce mouvement ne date pas d’hier.
A l’origine il a été créé d’une idéologie politique consistant à revendiquer le “ droit d’exister dans l’espace public”. Il faut retenir une date : 1996. C’est en 1996 que deux femmes, Connie Sobczak et Elizabeth Scott mènent un combat de longue haleine contre la discrimination des personnes différentes physiquement ou encore celles atteintes de troubles alimentaires mais aussi du VIH.
Tu pensais que c’était juste un hashtag qui a été rendu célèbre par une influenceuse pas vrai ? Point du tout. Même si ce terme s’est répandu grâce aux réseaux sociaux et est désormais lié au boom du développement personnel, il est important de ne pas perdre de vue son objectif premier.
Deux femmes se sont battues pour le droit d’exister dans l’espace public quand on est différent . Ce qui voudrait donc dire que l’idée de base de la team #bodypositive est d’aider les personnes dites “ différentes” à se faire respecter dans la société en se libérerant de la pression liée à l’image et son rapport à la santé, en pratiquant la tolérance et en agissant pour son propre bien. C’est alors une véritable évolution des moeurs qui se met en place.
Très rapidement,les marques, les influenceuses, surfent sur la tendance et encouragent notamment les femmes à s’accepter avec leurs défauts en innondant la toile de clichés “au naturel”. On commence à rentrer dans un processus de normalisation des différences en leur donnant un côté artistique avec des slogans et des idéologies ultra positives. La première dérive de ce mouvement arrive : le côté fake pour engendrer des ventes , un pur créneau lucratif dans lequel des corps un peu trop parfaits persuadent des femmes en souffrance d’adhérer à leurs produits...
Viens ensuite la deuxième limite du bodypositivisme c’est cette pression implicite dans laquelle on doit toujours être heureux et fier de soi en toutes cironstances est un peu utopique . On retrouve un concept de perfection cachée sous le fait d’avoir des perfections … Alors qu’en vrai la clé c’est de comprendre que la perfection n’est pas une finalité mais bel et bien un concept irréaliste….
Mais revenons à la cause des “gros(sses)”. En effet, ce mouvement célèbre aussi les personnes ayant des kilos en trop , en surpoids ou alors en situation d’obésité et c’est là que le bas blesse. Il y a toujours eu une hypocrisie légendaire lorsque l’on parle du poids des femmes : elles peuvent avoir des kilos en trop mais à des endroits bien stratégiques. Hanches, fessiers, poitrine, mais surtout pas au niveau du ventre par exemple ou encore des bras …. Si les kilos sont bien répartis, alors non seulement elles sont belles physiquement mais aussi jugées en très bonne santé physique.
En quoi un corps “ parfait” et une belle apparence devraient forcément être gage d’une bonne santé physique et mentale? Attention aux disclaimers ( on vous connaît). L’obésité est une maladie reconnue par l’ Organisation Mondiale de la Santé, nous le savons toutes et tous. On sait ce que peut impliquer l’obésité. Il faut toutefois aussi être honnête et faire la distinction entre une personne qui a des kilos qui se sont accumulés et qui dérangent et une autre qui a réellement des problèmes de poids et des rapports conflictuels avec la nourriture. Ce n’est pas le même problème mais ça reste plus ou moins le même combat contre les kilos.
Le mouvement body positif,si on ne perd pas de vue son objectif,ne peut donc en aucun cas promouvoir une maladie( l’obésité en l'occurrence) ou encourager les gens à être malades, car il se bat au contraire contre la stigmatisation des personnes différentes et malades. Jusque là tu nous suit?
Ce mouvement a bien des dérives comme l’hypersexualisation de la femme ( ça on peut vous l’accorder) , ou encore le fait de pousser les gens à s’aimer en permanence ou encore à être toujours positif ….Mais si il y a bien une chose qu’on ne peut pas lui assimiler c’est bien l’apologie de l’obésité.
En conclusion , si on pouvait résumer ce mouvement en une phrase ça serait: “ Tu es parfait(e) comme tu es”.
En réalité, le body positivisme c’est ça. Là, reposent les dérives et les limites de ce mouvement. On ne peut pas se voiler la face .S’aimer tous les jours comme on est ce n’est pas humain. Le comportement de l’être humain n’est pas une science exacte . Il y a forcément des jours plus difficiles que d’autres, des complexes qui certes s'atténuent mais d’autres qui se créent ou certains qui sont très difficiles à vivre et qui parfois nécessitent de la chirurgie ou d’autres méthodes et c’est ok . Est-ce que cela fait de nous des mauvaises personnes ou des hypocrites ? NON. On te demande d’accepter un corps dans lequel tu ne te sens pas bien depuis des années d’accepter des rondeurs et des kilos qui te gênent. Ça ne se fera pas en un jour. Mais ce qui reste prometteur avec le bodypositivisme c’est qu’il te permet de prendre conscience des choses que les médias ne montrent pas d’habitude et de commencer un travail sur toi.
Tout cela pour dire que le bodypositivisme encourage les gros à se prendre en main, à célébrer leur personne qui ne cesse d’être discriminée par rapport à leur apparence. Être bodypositif ce n’est ni être contre le sport, . C’est simplement arrêter de se faire violence , arrêter de se détester parcequ’on a une particularité physique .
À ceux qui font encore l’amalgame posez-vous ces deux questions et tentez d’y répondre :
- Est-ce qu’en étant dur avec les gros cela apporte du positif et cela permet qu’ils perdent du poids?
- Est-ce qu’en leur faisant prendre conscience qu’ils ne sont pas des monstres et qu’ils doivent agir pour leur bien et être fiers d’eux ça n’encouragerait pas plus à perdre du poids?
Être gros(sse) n’est pas un acte militant. On est pas gros(sse) parce qu'on l’a décidé alors quel serait l’intérêt d’encourager les gens à être obèse?
Maintenant c’est à vous de voir..