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 ACCEPTATION DE SOI  : QU’EST CE QU'ON A FOIRÉ DANS LES ANTILLES FRANÇAISES? 

Aux Antilles Françaises, l’identité est une notion très ambiguë et pleine de contradictions. L’acceptation de soi en tant que personne avec un héritage culturel marqué par la colonisation française,c’est vraiment sport! Alors imaginez l’acceptation de son corps. Comment accepter un corps si on a déjà du mal avec son identité ? Alors nous qu’est ce qu’on a foiré ?   


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“ La femme antillaise est vue comme une femme forte, fière, djòk et pourtant son rapport avec son corps est conflictuel.”

Lorsque l’on observe les autres îles des Antilles , même si le constat est plus ou moins le même ( surtout avec le phénomène du colorisme) force est de constater que la confiance en soi s’apprend très tôt. Les jeunes femmes travaillent leur charisme et sont plus à l’aise avec leur corps. 

 

Le rapport au corps en plus d’être personnel semblerait être lié à l’héritage culturel et historique propre à chaque société. Même si de prime abord le lien ne paraît pas évident , c’est un peu logique de se dire que si on a du mal avec son identité on ne pourra accepter son corps. 

 

Il était impératif de se questionner sur notre cas, dans le bassin Caribéen: plusieurs îles dans un même espace, avec un même climat,10 000 statuts  différents entre terres colonisées , terres indépendantes…

Et puis il y a nous “les départements français” ( pas si français) qui sommes encore en 2020 à la ramasse concernant le mouvement “ bodypositive” et tout ce qui est lié à la confiance en soi.

 

Nos voisines des autres îles ont de l’attitude et du self-confidence. Les femmes  corpulentes s’apprêtent, aiment qu’on les regardent, aiment plaire et surtout s’aiment elles-mêmes.   On ne dit pas que l’herbe est plus verte là bas car se serait mentir de dire qu’ailleurs dans la Caraïbes, en Jamaïque par exemple, les femmes s’aiment toutes et se trouvent toutes belles! Hell nooo! Surtout quand on connaît les ravages du Skin Bleaching  aka le  blanchiment de la peau ( affaire à suivre au prochain épisode).

 

Mais quand on prend le cas des femmes en Guadeloupe, ou en Martinique, même si la tendance tend à s’inverser , beaucoup de femmes n’acceptent pas leur corps et cultivent un profond mal-être par rapport à leur poids. Cela se justifie peut-être par le fait que ces “ Départements d’Outre-Mer”(ils ne disent plus “colonies” pour être politiquement correct mais c’est bel et bien le cas) sont profondément influencés par le mindset français.

 

MÉNIL RENÉ nous dit dans Problèmes d’une culture antillaise que “dans le système colonial,la conscience des colonisés est façonnée, modelée conformément aux préjugés des colonisateurs, conformément aux valeurs et aux vérités des maîtres.”

Et là on se dit … merdeee on a été “modelées” par le mindset français du colonisateur...Les françaises de la France hexagonale sont les femmes les plus minces d’Europe. La mentalité française promeut le culte de la minceur qui est  le standard de beauté dominant. A l’heure même où on sait que beauté et acceptation de soi sont co-dépendants , l’équation est donc simple : 

mince= belle = confiance en soi = acceptation de soi.Il serait donc logique pour nous les petites “françaises colonisées” de penser que pour être belle il faut absolument être mince. 

 

Selon une enquête menée par le Huffingtonpost, la France est, après la Corée du Sud, le pays où la volonté de perdre du poids est la plus fréquente chez les femmes sept françaises sur dix .En France, une femme belle et mince aura plus de chances d’être embauchée, de trouver l’amour et d’être épanouie dans sa vie sociale…

 

Les autres îles subissent plutôt l’influence des Etats-Unis , notamment de la culture afro américaine où un corps voluptueux est synonyme de succès notamment auprès de la gent masculine. Certaines îles comme la Jamaïque creent même les leurs.La Jamaïque encore une fois est une référence pour avoir lancé un véritable culte du corps avec un fessier “performant” dira-t-on.

 

Mais maintenant qu’en est il de notre  première culture de base , notre culture

 “ antillaise” dans tout ça ? En Guadeloupe et en Martinique,  il n’y a pas vraiment de standards culturels liés au physique ( malgré des formes harmonieuses appréciées).

En revanche on recense plus   des standards culturels”psychologiques”. La femme antillaise est vue comme une femme forte, fière, une fanm djok quoi . C’est là que repose une autre ambiguïté. Comment pouvons-nous avoir la réputation d'être des femmes de caractère et avoir aussi peu confiance en nous et en notre corps?’

 

Si on va plus loin dans la réflexion on pourrait être tentées de penser que si nous n’avions pas été “colonisés” par la France, notre mindset concernant les critères de beauté physique n’aurait peut-être pas été le même. Même si on doit le reconnaître ( n’est ce pas les filles?) nous ne sommes jamais jamais satisfaites de notre corps aussi “parfait” soit-il . Même si tout n’est pas parfait ailleurs ,le comparatif avec nos voisines d’ailleurs montre bien qu’aux Antilles françaises le bas blesse. 

 

L’acceptation de son corps est un réel travail personnel et tout le monde n’a pas encore entamé ce processus. Si le seul standard qui comptait était de se plaire à soi-même en se fixant ses propres standards  et en sachant qui on est on gagnerait cette guerre.


 

 

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